Décembre 2023
Sommaire
Haïku
Odeur de café
Du bruit dans la cuisine
Mon père assis
Départ matinal
Dans une fumée épaisse
Moto envolée
La radio à fond
Routes du Sud dévalées
Schubert explose
Marie Jeanne
Marcel,
Mon cher Marcel,
J’ose m’adresser à toi de cette manière directe alors que je ne te connais pas.A la fois tu manges les pissenlits par la racine depuis un paquet d’années et je ne crois pas que cela te vexera.
Cette petite bafouille pour te dire combien je me suis sentie proche de toi lorsque j’ai lu dans ton livre « Du côté de chez Swann » cette phrase énigmatique : « Un homme (enfin dans mon cas une femme) qui dort tient en cercle autour de lui (enfin d’elle) le fil des heures, l’ordre des années et des mondes ».Elle a résonné fortement en moi à part un ou deux mots peut-être qui ne concernent qu’une question de genre. Mais peut-être, faisais-tu référence à l’être humain quand tu dis « l’homme ». Si tel est le cas je te prie de bien vouloir excuser cette erreur d’interprétation.
Si au premier abord elle peut paraître étrange et décalée, elle me parle au plus profond de mon être. Pourquoi je ne sais pas…Mais sache que je te suis reconnaissante d’avoir ordonné, transcrit une de mes pensées les plus intimes
Amicalement cher auteur inconnu ou presque
Marie Jeanne
Un livre qui a changé votre vie
Depuis le plus jeune âge, le sens de la vie m’a toujours traversée, inquiétée, interrogée, intriguée. Si les cours de philo de madame Atger ont distillé quelques réponses et une curiosité encore plus aiguisée sur les grandes questions de notre existence, Le monde de Sophie de Jostein Gaarder m’a retournée et a confirmé ma passion du questionnement. Le cheminement de l’héroïne du livre en quête de réponses, en visitant les principales figures de la philosophie, m’a exaltée. Je retrouvais dans cet ouvrage les questions que je me posais depuis toujours et pour lesquelles mon environnement ne pouvait répondre.
La découverte la plus extraordinaire c’était l’absence de réponses toutes faites mais plutôt une ouverture sur un questionnement infini qui me rassurait sur ma manière de voir la vie.
Marie Jeanne
Un passé, des possibles
Le paressaoûl est fourbe. Car il est très proche du paresseux.
Il a la même apparence, la même taille, la même mollesse. Il faut être très attentif·ve pour le distinguer de son compère. La façon la plus simple de l’identifier est son haleine. Le paressaoû aime les alcools forts, alors ne vous laissez pas berner : la vodka est presque inodore. Si vous ne sentez ni relent d’alcool, ni relent de vomi, concentrez-vous sur son énergie. Un paressaoûl au comble de sa forme aime danser. Regardez alors ses orteils ; seule façon de savoir s’il est en train de se trémousser.
Son environnement est le même que le paresseux, bien que vous en trouverez un plus grand nombre aux alentours des distilleries ou épiceries de nuit. Le paressaoûl est fourbe, certes, mais son état de larve lui enlève toute violence : promenez-vous à votre guise aux alentours (en pensant tout de même, en matinée, à ne pas hausser trop la voix, par gentillesse, pour leur éviter la migraine de gueule de bois).
ARG
Le requintoux pourrait être un médicament ultra efficace pour soigner la toux. Mais il n’en est rien. Le requintoux est un requin qui tousse. Il ne parle pas, ne rigole pas, ne danse pas, ne crie pas. Le requintoux tousse.
ARG
Partons
de l’anatomie du cobra
Je porterai la crinière du vent
si cruel
et de la nuit si vivante
ou la crinière de la nuit cruelle
en attendant
enfin le calme.
Aline
Résistantigone
Résistante comme le plus grand des pylônes,
Elle a accompagné Sansyeudipe à Colonne.
Pour que Pestithèbe retrouve la forme.
Pas le peine d’en faire une farandole,
À retour c’était fratricide de Polynocle.
Pas d’bol.
Mimesismène l’a même pas aidée dans sa révolte
Et paf ! agôn de l’inhérence avec Créoncle.
Résistante jusque dans l’Achéron(e),
Où elle se jette, comme on s’antigone.
Romane