Avril 2024
Sommaire
Cent titres
Harry Sible, Mary et la Chocolaterie.
Harry Sible est un auteur français (1920-1970). Mary Poppins vole avec son parapluie pour s’occuper d’enfants dans une chocolaterie.
Harry Gueur, Charlie Poppins.
Harry Gueur est un auteur français (1920-1970). Charlie est adepte de chocolat. Un jour, il apprend qu’il y a un bon pour un parapluie dans ce dernier. Il le gagne. Ce parapluie est magique. Dès qu’il le récupère, il se téléporte dans une maison. Ensuite « Eh Oh ! Je ne vais pas tout vous raconter.
Harry Thmétique, le lion perdu dans un labyrinthe fait son premier run en établissant le premier contact.
Harry Thmétique est un scientifique français (1970-2031). Vous voulez le résumé, lisez le titre.
Adrien
Notices de titres
Changer l’eau des pleurs
Il lui aura fallu plus de 7 ans pour comprendre. On ne peut guérir une personne si celle-ci ne veut pas
changer l’eau. Il est 20h, elle vient de remplir son vase. Les pleurs peuvent couler, les larmes se
renouveler. Elle est prête, l’eau est changée.
Cassez debout, dansez sur moi !
Je me suis cassé quelques morceaux de moi que vous êtes venus piétiner. Dansez, vous ne ferez que
me survoler, aucun morceau ne peut plus casser. Ils sont tous recollés.
Doux yeux pour boire
Il a deux trous béants en dessous des sourcils. Deux trous géants qui oscillent. C’est bientôt le néant
sous ses cils. Mais ça gargouille dans le géant, dans le béant, dans le néant. Vite, abreuvez-le !
Just kids : devenir chienne
Les enfant·es, deux seuls mots à apprendre : devenez chienne. Ou bien l’homme vous mangera.
ARG
Slam
De sacs et de cordes les amants s’enlacent, les amants s’attachent de sacs et de
cordes. Les amants s’accordent, les amants s’enrobent de sacs et de cordes.
Les amants s’endorment les manants s’emmerdent ; de sacs et de cordes les vies
s’emmêlent, les vies s’écartent les vies débordent de sacs et de cordes, les vies
dérapent
Encornet en tomate, une tâche sur la nappe, une claque, une frappe, Ça dérape ça dérape
De sacs et de cordes ils s’attrapent,
ça dérape, ça dérape
Ils s’encordent,
ça dérape, ça dérape ,
ça dévale, ça dévale
la chute est fatale .
Qui était le premier
le premier
le premier
de cordée
Sylvie Hans
Mais si on ne jette pas, si on ne se sépare pas, si on veut garder le temps, on peut passer
sa vie à ranger, à archiver la vie.
Marguerite Duras - La Vie Matérielle
Quoi jeter ? Quoi donner ? Quoi brûler ?
Quoi détruire ? Quoi haïr ? Quoi aimer ?
Quand le temps s’écroule
Quand le corps est froid
Quand la voix s’est tue
Il reste la maison, elle se prend pour un souvenir
Un collier de souvenirs
Qui vous étrangle
Et qui vous est précieux
Ce pas-de-porte
Cette vue sur le jardin
Les premiers jours d’école
Les grandes nouvelles
La maison est une enflure
Elle fait croire que le café est le même - prêt à être partagé
Ses tiroirs prétendent qu’on peut mettre autant de couverts qu’hier
Elle est une boîte de choses tendres dont il faudra se séparer
quand on aura compris que ces choses ne sont que des choses
qu’elles n’aident pas à respirer
Quoi jeter ? Quoi donner ? Quoi détruire ?
Les chemisiers qui ne se gonflent plus de son souffle
Détruire qui en détruisant quoi ?
Quel souvenir bientôt s’effacera ?
Quel souvenir interpréter de travers dans le bric à brac chez Emmaüs ?
Quoi donner ? A qui ? Sans rien dire ?
Sans rien dire de l’amour qu’a vu passer ce vase
Sans rien dire des mains qui ont tenu ces livres
Sans parler des kilomètres parcourus avec ces chaussures
La maison c’est le deuil qui s’incarne - sans chair - juste avec des choix
Quoi détruire ? Quoi haïr ? Quoi aimer ?
S’enfouir sous les choses
Archiver la vie
Faire glisser ses doigts sur des intercalaires et revivre
la chaleur sous la couette
la radio qui raisonne au rez-de-chaussée
c’est bien qu’elle s’est réveillée ?
Quoi choisir ? Quoi trier ? Quoi donner ?
Puisque le temps s’écoule sur une surface lisse
Et que ces objets débiles sont ce qui se rapproche le plus d’un obstacle,
Alors
Quoi donner ? Quoi jeter ?
Et quoi ranger ?
Ranger dans une boîte
Ranger dans son cœur
Accepter que ça prendra la poussière
Que ça ne sera plus en mouvement
Que ça mourra encore une fois quand ça mourra avec vous
Parce que ça n’intéresse que vous
Cette cocotte en fonte verte
Ces bâtons de marche dont vous ne vous servez pas
Cette lampe de chevet
Ca n’intéresse que vous
Et il n’y a que vous pour les comprendre
Cette écharpe ne retient pas que son odeur
Elle agrippe le temps qui s’écoule
qui s’écroule
entre elle et vous.