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Février 2024

Sommaire

Des tiroirs et des couleurs

des tiroirs et des couleurs

Demi-deuil

 

« Demi-deuil » elle a dit, 100% disparition j’ai pensé, Je, Moi j’ai pensé, Nous, Lui il a pensé quoi, je sais pas je sais jamais ce qu’il pense il parle jamais, Pourtant il pense, Peut-être pas dans sa tête mais dans son cœur, L’émotion était là, visible, palpable, sous nos pieds, sous nos yeux, Les grains de sable noir, banals grains devenus pierres précieuses polis par les marées, tapis noir ébène, matière à toucher, sol à marcher, mystère à rêver, Paysage, Décor, Encore et encore, encore et toujours, toujours mais bientôt plus jamais, Ah ah c’est le monde à l’envers, A l’envers de quoi j’ai pensé, à l’envers de toi c’est sûr, Surprise de ce qu’il y a au-dessus, Au-dessus de cette terre polaire tapissée de billes noires qui roulent, J’ai enlevé mes chaussures et j’ai joué des billes avec mes doigts de pied, ou pas, je ne sais plus, Car il faisait froid, La mer faisait semblant d’être calme de ce côté, mais derrière, les icebergs nous regardaient, Calmes aussi mais menaçants aussi, Mur blanc sur socle noir, falaise bleutée sur eau transparente, Le calme avant le CRAC, Le choc, le bruit terrifiant de ce qui se décroche, de ce qui fait trembler l’univers, menace prémonitoire d’un monde qui disparaît, On s’est regardé·es, on ne s’est rien dit, A quoi j’ai pensé je ne sais, à quoi il a pensé je sais encore moins, Le bateau s’est soulevé, s’est éloigné, La glace a dérivé, l’eau est montée, Il s’est souvenu des glaçons échoués, mourants sur le sable noir, de l’autre côté, La face d’un monde en sursis, Des glaçons marrants pour cocktails grisants, Face à nous un monde sans survie, un monstre fascinant à l’avenir glissant, Je glissais doucement vers un demi-deuil, Nous glissons ensemble vers notre ensevelissement.

Patricia G

Souvenir et couleurs

Au tableau noir quand la grande carte de géographie multicolore n’est pas accrochée, il faut aller résoudre l’opération qui n’est pas blanche ni rouge ou bien on doit aller se figer devant cet écran noir et faire marcher la mémoire pour retrouver dans ses méandres la récitation en y mettant le ton.

Si ce matin-là on n’est pas bien réveillé ou qu’on pense à autre chose de plus important c’est le trou noir : un blanc !
La maîtresse doit venir à notre secours mais parfois elle est méchante comme une sorcière avec son chaudron et elle te dit bien fort, offusquée, rouge de colère : “Au coin” !
Eh bien tant mieux pendant ce temps je pourrai méditer tranquillement à ce qui me préoccupait tant et qui n’était pas la récitation . Je préfère la récréation sans hésitation.
La salle à manger était transformée en un véritable capharnaüm. C’est quoi ce mot ? Rien à voir avec le cafard ou si peut-être un peu : le cafard triste, pas le cafard noir, le cafard gris il est juste triste. Gris souris, j’oublie, je souris, je passe en courant devant la porte sans trop le voir le fouillis immense, énorme, Capharnaüm. Tout se mélange : la poussière, les boîtes vides, les torchons à raccommoder, des papiers, des bouts de fil de fer, que sais-je … Je le vois sans le regarder cet amoncellement, cet échafaudage de vieilles vieilleries, toutes hétéroclites entassées sur la table.
Mais, mais, mais, c’est surtout ma grand-mère qui regarde tout ça, empilé, enchevêtré Qu'en pense-t-elle Mainmie ? Comment vit-elle ce patchwork insolite, cet imbroglio d’objets utiles ou pas, mélangés, abandonnés, laissés pour compte. Fait-elle comme le restant de la famille ? elle l’occulte ? ne le voit pas ? en fait-elle abstraction ? Apparemment j’en ai l’impression.
Peut-être que ce capharnaüm n’apparaissait qu’à mes yeux bleus d’enfant éberluée. Puisque le capharnaüm n’était pas nommé mais imposé à mes yeux innocents, alors il était invisible aux leurs, transparent aux autres, sans couleurs ni reliefs comme un leurre. Moi j’y voyais une montagne d’objets insignifiants qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres. Etrangeté, absurdité, calamité. La grande table de la salle à manger était submergée et devenait la scène du capharnaüm. La salle à manger n’était plus salle à manger.
Elle était la nouvelle chambre de ma grand’mère qui ne pouvait plus monter le grand escalier pour aller aux chambres, son paysage désormais était le capharnaüm, visible que par moi, sa couleur, je ne pourrais vous la définir, pour moi il n’y avait pas de nuage qui l’escamotait, ni de voile déposé dessus pour le dissimuler. Pourquoi mes yeux s’y arrêtaient-ils et les autres n’en parlaient pas ?
L’enfant accepte, l’enfant se tait, l’enfant voit, il se pose des questions dans sa tête et ça l’encombre. Du coup il oublie la récitation, il cherche, il cherche pourquoi le capharnaüm ne parle pas lui-même, pourquoi il ne jette pas tous les motsde toutes les couleurs :
=couleur colère
=couleur amère
=couleur reproche
=couleur tristesse
=couleur révolte
=couleur impossible à dire
=couleur informe
=couleur indigne
=couleur infâme
Il faut sortir la flamme et tout brûler comme un feu de joie sous la farandole dans le tableau au-dessus du vaisselier

Terraise

UNE RENCONTRE

C’était un samedi soir de 1982, au mois d’août, le 7 pour être précise, c’étaient les vacances, je campais sur le terrain de la ferme des parents de ma copine et le samedi soir son frère nous emmenait au bal, j’adorais ça, on se préparait longuement, le choix de la tenue nous occupait une bonne partie de la journée, et après, il fallait se coiffer, se maquiller pour être prêtes pour 22 heures, quand on arrivait, il y avait déjà des gars qui avaient trop bu et qui tanguaient sur le parquet de la piste de danse, suivant les villages, les orchestres étaient plus ou moins bons, quelques fois il fallait attendre que la chanteuse commence à chanter les paroles pour reconnaître la chanson, on s’éclatait sur des tubes discos ou funky et quand venait le moment des slows, on allait s’asseoir sur le côté en prenant un air indifférent, genre : j’ai trop dansé, je mérite de me poser un petit peu, en fait on attendait qu’un garçon vienne nous inviter à danser, ma copine était assez sélective et n’hésitait pas à refuser un cavalier, quant à moi, je les trouvais tellement courageux d’oser venir faire leur demande que je ne refusais jamais une danse, au risque quelquefois de le regretter amèrement et de trouver certains morceaux très très longs, j’étais de plus affreusement myope et par coquetterie je ne mettais pas mes lunettes pour aller danser, donc je ne pouvais juger du physique de mon cavalier que lorsque j’étais déjà dans ses bras, au prix également de certaines déconvenues assez cuisantes, tu es venu m’inviter à danser, j’ai oublié sur quel air, il faudra que je te demande si tu t’en souviens, ce qui m’étonnerait bien, tu portais un jean et un polo jaune avec des rayures marrons, je le sais parce que c’était ta tenue du samedi soir et que je l’ai revue toutes les semaines pendant les deux mois d’été, tu avais les cheveux très courts, parce que tu faisais ton service militaire, et heureusement, car j’ai vu plus tard des photos où tu avais les cheveux longs et où ta ressemblance avec un cocker était frappante, on a dansé ce slow, et aussi celui d’après, et puis les trois autres de la série, tu ne parlais pas beaucoup, en même temps, la sono était très forte et les musiciens se donnaient à fond, tu me regardais de très près en penchant la tête parce que je suis plus petite que toi, en fait tu n’avais pas non plus tes lunettes et tu n’y voyais guère plus que moi, on ne pourra pas dire qu’on s’est plu au premier regard, mais cela je ne l’ai su qu’après, à la fin des slows, tu m’as dit « tu veux que je te montre ma voiture ? » bof, je n’y connaissais rien et ça ne m’intéresse pas les bagnoles, et si c’est un plan drague c’est plutôt lourd, pas question d’y monter dans ta bagnole, mais je n’avais pas envie de te lâcher, alors je t’ai suivi dehors, tu m’as montré fièrement un petit machin carré, blanc avec des bandes noires, qui avait l’air vieux, et tu m’as dit c’est une R8 de collection, hypocrite j’ai dit « ha, c’est original, et les bandes de scotch sur les côtés, ça donne un style », tu m’as répondu sans rire « ce n’est pas pour faire joli, c’est pour cacher les trous de rouille sur la carrosserie », c’est là que j’ai compris que tu serais l’homme de ma vie.

Evelyne

Le bon petit diable 

Dés qu’elle avait le dos tourné, petite silhouette en tablier bleu nuit et cheveux très noirs, je me postais devant la grande armoire de sa chambre, le plus longtemps possible et je m’observais, critique, j’étais « fluette » comme elle disait, presque maigre, que la peau et les os, « va falloir te remplumer ma chérie », m’assenait-elle, ça vrillait mes oreilles de préado mal dégrossie, « mais t’es jolie ne t’inquiète pas, je ne bougeais pas, surtout pas, je me dévisageais sous toutes les coutures, anxieuse, je n’allais pas ressembler à BB c’est sûr, plutôt à BIRKIN ? avec ma robe pied de poule et la montre assortie, mes ballerines noires qui me faisaient si mal aux pieds, puis elle repartait, je me retrouvais devant ce miroir explorateur de mon apparence, et de mes questionnements, puis tout à coup elle criait « mais le diable va sortir ! Tu es trop coquette ! » puis elle riait, c’était un péché de vouloir être belle, coquette, coquette ! je claquais la porte de l’armoire à la défoncer, et sortais sur le balcon, très en colère, puis je revenais, la cuisine l’attendait, je le savais, puis je fouillais dans le petit tiroir de la deuxième planche, tiroir laqué, à la poignée dorée, il grinçait quand on l’ouvrait, je tremblais, c’était interdit, interdit, c’était « pas bien » de fouiller, de regarder là dedans , « fallait pas », j’allais avoir une mauvaise note en maths, mon père ne reviendrait pas du désert, ma mère disparaitrait sous les gravas dans « ces événements » mais moi je ne voulais plus entendre parler des « événements », de l’odeur des bombes lacrymogènes, des cris, et des bousculades, de la peur, plaire à Pierre, plaire à Pierre, c’est tout ce que je voulais, aller à la surboum de demain, Pierre et personne d’autre, le regarder bien face et obtenir un puis deux rocks, c’était ma spécialité le rock, c’était demain, fallait être la plus belle, mon frère rentrait et je hurlais « fous le camp, va jouer aux billes, aux petits soldats, aux osselets, à la balle, mais sors ! » et il ne sortait pas, « t’as pas le droit de fouiller ! », mais, il voulait voir lui aussi, alors comme je n’ai jamais longtemps été fâché avec lui je continuais à explorer, je tirais à fond le tiroir et tout tombait sur le sol en faisant un vacarme étourdissant, enfin ce que l’on croyait être un vacarme, mais on ramassait à la hâte sans oublier de tout inventorier, on était fébriles, on riait, on en avait des frissons, on était enfin complices mon frère et moi, l’œil aux aguets sur sa photo de mariage jaunie, son tube transparent de « cailloux » de ses coliques néphrétiques, une boîte en fer avec du sable dedans, et un coquillage collé dessus, son bouquet d’algues séchées, son alliance qu’elle ne pouvait plus porter à cause de ses doigts qui gonflaient, son mouchoir brodé à son nom déchiré, ses montures de lunettes qu’Alain enfilait, sa petite broche avec son fiancé en uniforme, une boucle d’oreille, une petite broche en argent en forme de croissant de lune, un collier de perles, c’était beau tout ça, on était excités comme des puces, rien ne nous retenait, on entendait le bruit ses casseroles, on refermait la porte de l’armoire doucement, comme si un jour il n’y aurait plus ce tiroir, cette armoire, cet appartement, cette ville, ce pays, l’odeur du mimosa et de l’eau de Cologne, ses chaussures de ville, sa robe du dimanche, sa broche à cheveux, avec son miroir, sa combinaison couleur vieux rose, ses bas couleur « chair », un silence coupable s’installait, fallait partir, quitter son intimité, elle qui souvent avait un regard lointain, je rajustais ma robe et Alain son short. Le repas était prêt.

Annie GRAULE

Marathon d'écriture

Marathon d'écriture


« Caché derrière un rideau, le chat guettait. » Quand Elsa se mettait à danser, le casque sur les oreilles, tout pouvait arriver. La dernière fois, et ce n’était pas la première, elle s’était emmêlé les pieds dans le fil du casque. Ses chevilles s’étaient retrouvées de façon très précipitée, et tout son corps avait basculé, se percutant à sa bibliothèque. Tous ses bibelots et petits trophées l’avaient suivie dans sa chute, la recouvrant d’un mélange intense (jouets de kinder surprise, petit bonhomme de neige avec son bonnet offert par sa tante, figure très étrange qu’avait réalisée son petit frère, légos, etc.). Ce qui était chouette avec Elsa, c’est qu’elle riait beaucoup. Et cette fois-là, elle n’y manqua pas. Le chat, qui s’était recroquevillé derrière le rideau, était rassuré. Tout était tellement rigolo avec elle, qu’on aurait pu se croire parfois sur un bateau : son rire faisait tanguer toute la maison, emportait tout le monde. Son drôle de chapeau sur la tête, elle virevoltait dangereusement, dans la foule joyeuse et
onirique qui se trouvait alors dans son cerveau. Mais hors de sa tête, son corps affrontait les obstacles de la maison. La semaine dernière, elle avait glissé sur la peau de banane qu’elle n’avait pas daigné jeter après son goûter. Par un jeu de jambes étrange, elle avait réussi à rester sur ses pieds. Et la peau de banane s’était accrochée à son nez. Bim ! Bam ! Boum ! La maison tremble. Elsa dribble avec les sons. Ces sons que seules ses oreilles entendent. Le chat s’interroge. Il aimerait pouvoir danser. Oui, un chat, ça danse aussi. Bim ! Bam ! Boum ! Elsa vient de chuter. Ouf, c’est sur son lit qu’elle s’est échouée. Le gros bruit ? Ah, sa lampe magique !

Elle a dû shooter dedans dans sa cascade. Mais, son pied l’aurait-il frotté ? Impossible de le savoir, on ne peut pas entendre si une voix se manifeste derrière le rire d’Elsa. Ah, mauvaise langue ! Le génie (ou le démon) en sort : « 1, 2, 3, quel est ton premier voeu ? » Elsa n’entend pas, le casque sur les oreilles. Elsa ne voit pas, les yeux plissés par son rire gigantesque. Le génie-démon s’impatiente « Ton premier voeu ? Dépêche-toi, je suis pressé. 1, 2, 3, allez là ! » Le démon-génie s’en va. Elsa a attrapé les jumelles, posées normalement sur son étagère au dessus du lit, que son naufrage a dû emporter. Elle regarde désormais ses pieds en tortillant de la tête. Le chat se demande ce que ça peut bien donner, ces doigts-de-pieds en si gros plan... Le seul constat qu’il faut, c’est que le rire d’Elsa redouble.
Ce rire là, c’est le soleil de sa journée. Mais ça va bientôt faire 20 minutes qu’Elsa a
commencé sa choré, lui commence à bien fatiguer. Longue journée ! Vite, il va au salon se reposer, laissant Elsa seule avec ses notes enjouées.

ARG

Quand elle entend la sonnerie de la porte, Elsa accourt joyeusement. Elle l’ouvre, soudain sa mine se décompose car il n’y a personne. Plus tard, elle reçoit un texto : «Rejoins-moi sur le toit ». Elle répond « C’est qui ? ». Elle reçoit la réponse «Quelqu’un ». Prenant son courage à deux mains, elle monte sur le toit de l’immeuble, elle prend un râteau pour se défendre au cas où. Elle n’a que ça.
Arrivée sur les lieux : « Personne » ! donc elle repart. A ce moment-là, elle entend une voix modifiée « Je sais qui tu es ». Elle crie « Qui est-ce ? ». Pas de réponse mais la personne sort de sa cachette, c’est son ami Pierre. Il trouve cette façon originale de surprendre Elsa. « Ô du bateau » s’écrie Pierrot. Elsa pense que c’est faux. Un simple quiproquo. Il est tôt. Il fait chaud. Elsa dit à Pierre « Ne parle pas trop, fais pas le beau sinon l’amitié sera finito. Pas de mytho, on est au niveau du caniveau, mon pauvre Pierrot. Pierre s’approche d’Elsa mais manque de pot, il glisse sur une banane pliée là sur le toit. Quel n'est pas son désarroi. Il cueille des fleurs. Elsa trouve une lampe magique, elle la frotte et fait un vœu : « Retourner dans le passé pour prévenir Pierre qu’il y a une peau de banane sur son chemin ». Elsa et Pierre sont deux, le voisin se rajoute pour discuter, ils sont trois. Le voisin et Pierre s’en vont. Elsa n’est plus qu’une. Mais Pierre revient. Ils reviennent à deux. Deux comme des jumelles que Pierre trouve. Il s’en sert pour retrouver ses clefs. Il observe une souris qui lui a volé ses clefs. Il la rattrape par la queue, dit au revoir à Elsa et s’en va vers de nouvelles aventures !!!

Adrien

Le poids des fourmis

Le poids des fourmis

LE FUTUR

LE DISCOURS D’OLIVIER

Alors qu’Olivier cherche un auditoire auprès de qui tester son discours, et son
programme, il croise Julie, la femme qui vend des livres de savoir inutile ;
saoule comme d’habitude, elle consent à tenir ce rôle.
Olivier : écoute bien je commence
Julie : Vas-y mon p’tit gars je suis tout ouïe
Olivier se racle la gorge et commence :
« Monsieur le directeur, chers camarades, je me présente devant vous pour
vous faire part des réflexions qui ont guidé la conception du programme que je
soumets à votre vote (Olivier se parle à lui-même : ça fait un peu langue de bois
mais je n’ai pas trouvé mieux).
Durant toute cette semaine du futur j ’ai beaucoup réfléchi (je m’attends à
quelques sourires dans la salle) et j’en suis arrivé à la conclusion suivante : seul
le savoir sauvera le futur (là, si M. le directeur et ma mère ne me votent pas des
félicitations je mange mon bonnet)
Le savoir a de grandes vertus et la première d’entre elles est la suivante : plus
on le partage plus il grandit.
Un peu comme si, pour chaque part de pizza mangée, on avait deux nouvelles
pizzas, voire plus. Qui dit mieux ?
Le savoir peut s’acquérir n’importe où, au collège (deuxième bon point) mais
aussi en ville, à la campagne, en ville au bistrot du coin (Julie acquiesce, je
corrige ma copie) devant une limonade (je sauve les meubles).
Pour l’acquérir il suffit d’un livre (dommage que Julie ne participe pas au vote)
ou d’un copain, d’une personne quelconque.
Chacun de nous détient un savoir, le garder ne rapporte rien, le partager ne le
réduit pas, bien au contraire.
Il faut juste apprendre à distinguer le savoir du mensonge en écoutant
beaucoup de monde, en expérimentant…

Le savoir est gai (j’ai oublié le nom du philosophe qui a dit ça, c’est pas grave,
les autres aussi).
Le savoir est utile, indispensable même et pour moi il n’y a pas de savoir
inutile : il y a tellement de choses extraordinaires qu’on ignore ! Par exemple :
savez-vous combien de dents a un escargot ?
Utile si un jour vous êtes mordu (Julie rit, c’est gagné y’a plus qu’à).
Votez pour le savoir, votez pour moi !

Le mail d’Olivier à Jeanne
Ouf ! ton discours ça envoie du lourd ! Tu leur as fait peur ! Ma mère trouve
que tu exagères mais moi j’ai bien aimé,… enfin jusqu’à la bombe. C’est pas un
peu dangereux tout ça ? Manger local, taguer les pubs : OK, je te suis. Je
pourrais même devenir vegan. Mais poser des bombes ! je suppose que c’était
une image ; je voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose, tu comprends…
On se voit demain ?

Présent Futur

Tu veux que je sois ta future,
Mais le futur c’est demain,
Et demain ne sera plus futur.
Alors que fais-tu de moi, présente et réelle ?
Tu me dis que tout sera possible,
Pourquoi vouloir attendre ?
Pourquoi rêver à demain,
Révérer le virtuel ?
C’est aujourd’hui que la vie est promesse,
Maintenant, à l’aube nouvelle.

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