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Octobre 2024

Sommaire

 TWIST

Carte postale

 Je m'appelle

Quand tu . . .

 TWIST

twist at

Alfred ne voyait pas la marche. Il tomba sur le sol. Pour lui, la marche était un bémol. Il voulait une marche molle. Il trouva une pièce en regardant le sol. Quelle chance !!! En tous cas, c’est le début, c’est ce qu’il crut. En ouvrant la porte, un seau lui tomba sur la tête. Il se sentit bête. Il retira le seau de sa tête. Les habitants faisaient la fête, lui ramassait les miettes. Quelqu’un vint dans son bar, ce qui diminua son désespoir. « Comment vous sentez-vous, Alfred ? », « Bien » répondit –il. Il est
presque envahi par l’émotion mais se retient car c’est la première fois qu’on lui parle dans ce bar.
Depuis ce jour, il multiplie sa clientèle et sa vie, son métier a changé.

Adrien Lepetit

JOUR DE NEIGE
 

Ah bah, tiens, ça devait arriver, avec cette neige et ce verglas, ils se sont rentrés dedans. Refus de priorité, c’est clair. Evidemment, une femme ! Comme on dit : « Femme au volant, mort au tournant… »
C’est que le début, ça ne fait que commencer, ça va être comme ça toute la journée. A priori rien de grave, vu comme ils s’engueulent, il n’y a pas de blessé. Rien que de la tôle froissée. Je parie qu’elle va appeler son mari à la rescousse…
C’est pas tout ça, je n’ai pas fini de déneiger mon trottoir moi. C’est qu’on est responsable devant chez soi. Je ne veux pas d’ennuis. Il ne faudrait pas que quelqu’un glisse et se casse une jambe. Déjà que je n’aurai pas grand monde aujourd’hui au Tea Room. Tu penses bien que les mamys ne vont pas prendre le risque de se casser le col du fémur pour venir prendre leur pisse mémé habituel. J’aurais peut-être quelques mamans avec leurs gosses qui viendront se réchauffer avec un bon chocolat chaud. Qu’est-ce que ça caille ! Si je n’avais pas arrêté de boire, j’aurais pu préparer du vin chaud. C’est bien le temps idéal pour ça. J’aurais dû mettre des gants : j’ai les doigts tout bleus.
J’espère que la déneigeuse va passer partout, avec tous ces gosses qui vont faire de la luge, il ne faudrait pas qu’une voiture glisse et fasse un strike sur le trottoir. Je vais finir de nettoyer devant ma vitrine, et puis j’irai voir mon pote Robert, qui fait griller des marrons au coin de la rue. On parlera de la neige qui complique la vie, et des travaux dans le quartier qui n’arrêtent pas.
Je lui proposerai une tasse de chocolat chaud, et peut-être que j’y verserais une petite goutte de rhum pour nous réchauffer. Avec ce froid, c’est juste thérapeutique.

Evelyne Le Coz

Carte postale

Carte Postale

Ici, ça va, j’ai enlevé les marches. Je ne tomberai plus. Il y a moins de monde qui vient dans mon bar mais les gens me parlent toujours autant. Nous faisons la discussion des fois jusqu’à 3 heures. Malheureusement, le client ne prend pas sa consommation pendant ce temps. J’ai changé de nom au bar. Il s’appelle maintenant « le Barfred ».

Adrien Lepetit

CARTE POSTALE A ROBERT

Ici, ça va. Mon vieux Bébert, tu ne reconnaitrais pas le quartier ! Mon Tea Room existe
toujours, mais je me suis réorienté dans la vente de jus de fruits bios et de cannabis pour
satisfaire la nouvelle clientèle de hippies.
A l’endroit où tu vendais tes marrons grillés, il y a désormais un stand de tir à la carabine. Et
je suis très très copain avec la fille qui s’en occupe, si tu vois ce que je veux dire : Peace and
Love comme disent les jeunes.
Allez, profite bien de ta retraite dans ton ashram, et surtout reste cool.

Evelyne Le Coz

Je m'appelle

Je m'appelle

L’EXISTENCE

Je m’appelle Prodèstale.
Je porte le nom de la déesse de l’univers, de la mère protectrice des galaxies.
C’est à la croisée des mondes que je voyage à chaque instant pour accomplir mon
existence.

Je suis Prodèstale.
La première constellation co(s)mique, la leadeuse des étoiles.
Je gravite autour des planètes, en leur apportant mon oxygène.

Je m’appelle Prodèstale.
Mais je suis née avant le début de tout.
Je viens au monde à l’aube de l’espace et du temps, dans l’obscurité des cieux.

Je suis Prodèstale.
Je suis une pro sur un piédestal.
Mon chiffre symbolique est le 7, celui de la perfection.

Je m’appelle Prodèstale.
Je suis éclectique et indéfinie.
Un amas de matière dans un vaste néant de lumière et d’obscurité.

Je suis Prodèstale.
Je suis tout mais aussi rien.
Je perdure à la recherche de ma place dans ce vaste monde qui nous entoure.


PRODÈSTALE.

Je m’appelle Tiarum Étacho.


Je porte le nom d’une blague qui nous vient tout droit de la région du midi.


C’est à minuit, à Annemasse, le 30 Avril 2004, que j’ai pris la décision de ne pas faire ma roulade, au
grand regret de ma maman.

Je m’appelle Tiarum Étacho.
Mais je suis pas né dans le sud !
Je ne viens pas au monde, ON m’a emmené au monde, moi, je ne voulais pas faire de galipettes.

Je m’appelle Tiarum Étacho.
Tiarum veut dire en marseillais « Tu fais le rhum », et mon nom de famille est assez explicite pour
que vous le compreniez.
Je m’appelle Tiarum, et le bar du coin sait à quel point je porte bien mon prénom.
PS : c’est une boutade, je ne suis pas alcoolique.

Je m’appelle Tiarum Étacho.
Je crois que j’ai encore un peu d’intolérances au lactose et au gluten.
Les médecins disaient que ça partirait à l’adolescence, mais je ne peux toujours pas manger cinq
bons plats de pâtes au parmesan dans la semaine sans avoir un début d’eczéma entre les doigts.

Je m’appelle Tiarum Étacho.
Je suis français, mais j’ai des origines sardes, calabraises, siciliennes, par conséquent, gare à toi.

Je m’appelle Tiarum Étacho.


Je porte le nom d’un jeune homme très jeune qui admire les jeunes arbres et le jeune ciel aux jeunes
lueurs d’un matin qui se rajeunit de jour en jour…

Je m’appelle Tiarum Étacho.


C’est un nom français que l’on a sudisé, car nous sommes des sudistes !
Je m’habille avec ce que je trouve dans le placard, soit des anciens habits à mon demi-frère, soit des
cadeaux de ma famille.
Je ne le sais pas à ma naissance, mais je suis un grand radin, et personne n’a eu besoin de me le faire
remarquer.

Timothée

Quand tu...

Quand tu ...

Quand tu marches dans la ville 

Tu deviens un corps

 

Quand tu racontes ta douleur au médecin

même si tu dis au médecin que tu as un peu peur

Tu deviens un corps

 

Quand tu t’arraches les poils 

Quand tu croises le regard d’un homme inconnu 

Tu deviens un corps

 

Quand tu t’assois dans les transports en commun

Quand tu cherches ta taille dans les magasins

Quand tu manges ton gâteau d’anniversaire

Tu deviens un corps

 

Quand tu bois

Quand tu baises

Quand tu as mal

Quand tu danses

Tu deviens un corps

 

Quand tu souffres

Quand tu dors

Tu deviens un corps

Quand tu transpires

 

Tu deviens un corps

Quand t’es mort.

 

Moi je me disloque quand je ne suis que ça. Alors je prends soin des virgules et des points, d’allumer des bougies sur la table. Je prends soin d’écouter, d’inventer. Je vis ma vie d’esprit, de rire et de poèmes. 

Quand tu dors, tu rêves,

Quand tu fais la cuisine, tu invites,

Quand tu baises, tu aimes. 

 

Y’a que quand t’es mort que t’es plus qu’un corps. 

Alors je savoure, je vibre, je décide.

 

Quand tu marches dans la ville tu dis “l’espace public m’appartient”

Quand tu as mal, tu souffres. 

 

Moi, je me disloque quand je ne suis que ça. Et ça revient souvent. 

Ton corps comme ça. Comme ci. Oublie ce qu’on t'a appris et constate. 

Il n’y a que la mort qui te réduit à ton corps. 

Mais il n’y a que par lui que tu peux être en vie. 

Alors je prends soin de goûter, de jouir et de savoir. 

Adélaïde Gacon

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